Édito
Le tourisme change, et ses repères aussi.
Alors que les chiffres de fréquentation touristique battent des records, un paradoxe étonne : les ventes de guides de voyage sont en berne. Est-ce la fin du papier face à la domination du numérique, ou un changement plus profond dans notre manière de voyager ? L’imaginaire des destinations, les récits qu’on nous raconte (ou que l’on choisit d’écouter) façonnent aujourd’hui un tourisme moins linéaire, plus expérientiel.
Ce mois-ci, plusieurs signaux faibles dessinent les contours d’un tourisme en mutation : un nouveau pass pour découvrir la Loire à vélo, une montée en puissance du noctourisme, une réflexion renforcée sur l’inclusion et l’accessibilité avec l’ambition de 4 500 sites labellisés Tourisme & Handicap. Autant d’initiatives qui montrent que le secteur s’ouvre à d’autres publics, d’autres horaires, d’autres pratiques.
La durabilité continue de s’imposer comme un impératif stratégique, notamment pour l’hôtellerie, tout comme l’innovation, avec des voyages bientôt sans enregistrement grâce à la transformation numérique du transport aérien.
Enfin, si le tourisme s’invite jusque dans l’espace ou la mode, il reste tributaire de dynamiques territoriales et culturelles, comme en témoigne l’inquiétude grandissante des associations face à la baisse des subventions.
Entre contradictions, ruptures et innovations, cette veille éclaire les chemins – parfois inattendus – que prend le secteur. Et si c’était là l’essence même du tourisme : ne jamais cesser de se réinventer ?













